Alors que les États-Unis et surtout la France ont du mal à conserver leur place en Afrique, la Russie vient leur damer le pion, comme le montre la dernière situation au Maroc.
En effet, d’après les informations de nos confrères de l’Agence de Presse Africaine, la Russie augmente sa présence dans le secteur pharmaceutique en Afrique, encore plus au Maroc, au nez et à la barbe des États-Unis et de la France.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 72 millions de dollars d’exportations pharmaceutiques vers le continent africain en 2023, avec une percée significative au Maroc et en Algérie, selon les données d’Interfax relayées par nos confrères.
Cette offensive commerciale russe se manifeste particulièrement au Maroc, où les importations de produits pharmaceutiques russes ont atteint 17,22 millions de dollars en 2022.
Une progression qui s’inscrit dans une stratégie plus large de Moscou, comme en témoigne la récente conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique à Sotchi, devenue une vitrine de cette nouvelle dynamique.
La vice-ministre russe de l’Industrie et du Commerce, Yekaterina Priyezzheva, ne cache pas les ambitions de son pays : présent dans plus de 150 pays, le secteur pharmaceutique russe cherche à consolider ses positions internationales.
Cette expansion se matérialise par un catalogue diversifié incluant vaccins contre la fièvre jaune, médicaments préventifs pour maladies infectieuses, et traitements antiviraux et antibactériens.
Notons que cette percée russe intervient dans un contexte géopolitique particulier où le Maroc, traditionnellement proche des puissances occidentales, diversifie ses partenariats.
La présence du ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, au forum de Sotchi illustre cette volonté d’équilibre.
Son intervention, marquée par un plaidoyer pour une vision panafricaine renouvelée, résonne comme un message fort.
La déclaration de Bourita, « C’est le monde qui a besoin de l’Afrique, et non l’inverse », traduit un changement de paradigme dans les relations internationales.
Cette affirmation d’indépendance s’accompagne d’un appel à des partenariats respectueux, loin des approches paternalistes qui ont longtemps caractérisé les relations avec le continent.