Madagascar Airlines vient d’obtenir un nouveau soutien financier. La Banque mondiale a approuvé un prêt de 40 millions de dollars, soit environ 23 milliards de francs CFA, destiné à poursuivre le redressement de la compagnie nationale malgache. Cette annonce intervient en pleine transition politique, un mois après le renversement du président Andry Rajoelina en octobre 2025.
Le communiqué publié samedi 8 novembre par la compagnie aérienne précise que cette somme vient compléter les 25 millions de dollars déjà mobilisés via le Projet Intégré de Croissance.
Selon l’agence de presse Xinhua, la Banque mondiale, satisfaite de la progression du projet de redressement, a accepté d’apporter son soutien financier.
Une dette héritée de 100 millions
Air Madagascar avait accumulé une dette colossale. Enfin, 100 millions de dollars de passif ont poussé l’État à placer l’ancienne compagnie sous procédure collective d’apurement. Cette mesure juridique visait à protéger les actifs stratégiques et garantir la continuité du transport aérien national.
Madagascar Airlines a été créée pour remplacer Air Madagascar et sa filiale Tsaradia. La nouvelle entité a obtenu son certificat de transporteur aérien en avril 2023.
Le Plan Phénix 2030, élaboré par l’ancien directeur général Thierry de Bailleul, repose sur un recentrage prioritaire vers le réseau domestique.
Aujourd’hui, la flotte compte cinq ATR 72. Quatre ATR 72-500 et un ATR 72-600 assurent 52 vols hebdomadaires sur 10 destinations intérieures. Les contrats de location ont été prolongés jusqu’en 2028-2029 pour garantir une stabilité opérationnelle.
Il faut savoir que la compagnie a renoué avec l’adhésion à l’IATA après près d’une décennie d’absence. Des accords de partage de codes ont été signés avec Air France et Corsair. Madagascar Airlines maintient ainsi une connectivité internationale partielle, notamment sur la ligne Paris-Antananarivo.
Le financement de la Banque mondiale servira au développement du capital humain, à la formation des équipes et à la digitalisation des processus. Bref, les 40 millions de dollars doivent accompagner une modernisation en profondeur de l’entreprise.
Les nouvelles autorités malgaches, dirigées par le colonel Michael Randrianirina depuis octobre 2025, ont maintenu le cap sur le redressement du secteur aérien.
Le Premier ministre Herintsalama Andriamasy Rajaonarivelo s’est réuni début novembre avec les représentants de Madagascar Airlines pour examiner l’avenir du transport aérien national.
Une gouvernance alignée sur les standards internationaux
Le programme de la Banque mondiale comprend également un volet gouvernance. Madagascar Airlines met en place des comités dédiés à l’audit, aux rémunérations et à la stratégie, rattachés au conseil d’administration. Ces structures doivent aligner la compagnie sur les normes de l’Organisation de coopération et de développement économique.
Selon L’Express de Madagascar, le porte-parole de la compagnie Ony Rakotondratsimba a déclaré : « Un financement de 40 millions de dollars de la Banque mondiale complète les actions du Plan Phénix, incluant le développement du capital humain, la formation, la montée en compétences et la digitalisation ».
Madagascar Airlines prévoit un résultat d’exploitation positif pour l’exercice en cours. Une première depuis plusieurs années dans le secteur du transport aérien national. Les pertes cumulées dépassaient 50 millions de dollars, notamment à cause des coûts du carburant et des contrats de location.
La dette totale héritée d’Air Madagascar s’élève à 100 millions de dollars. L’État malgache assume 60 % de ce passif. Les 40 % restants pèsent sur Madagascar Airlines, qui doit démontrer sa viabilité économique pour attirer d’éventuels investisseurs privés.
Le transport aérien reste vital pour Madagascar. L’île de l’océan Indien dépend de ces liaisons pour son tourisme et son économie. Les infrastructures routières limitées rendent les vols domestiques indispensables pour relier les régions éloignées.