Près de 60.000 personnes ont fui leurs foyers en deux semaines devant une recrudescence d’attaques jihadistes dans le nord du Mozambique, a indiqué mardi une agence de l’ONU.
La province du Cabo Delgado, où doit reprendre d’ici fin septembre le projet gazier géant de TotalEnergies dans ce pays d’Afrique australe, continue d’être le siège d’une insurrection menée par un groupe affilié à l’organisation Etat islamique qui a revendiqué cinq attaques depuis fin juillet.
« Entre le 20 juillet et le 3 août 2025, la recrudescence des attaques et la crainte grandissante de violences perpétrées par des groupes armés non étatiques dans les districts de Muidumbe, Ancuabe et Chiure ont entraîné le déplacement d’environ 57.034 personnes », a dénombré l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué.
La région n’avait plus connu un tel afflux de déplacés depuis février 2024, quand 98.000 personnes avaient déjà fui Chiure.
« Des gens continuent d’arriver chaque jour des zones touchées par le conflit, et les acteurs humanitaires se préparent à venir en aide à près de 60.000 personnes dans les prochains jours », a décrit à l’AFP Paola Emerson, responsable du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) pour le Mozambique.
« À ce jour, environ 30.000 personnes déplacées ont reçu de la nourriture, de l’eau, un abri et des produits de première nécessité. Mais l’aide disponible n’est pas encore suffisante pour répondre aux besoins grandissants », a alerté la représentante de l’Ocha.
D’autant que le plan d’intervention humanitaire au Mozambique pour cette année n’est « financé qu’à 19% », en pleine pénurie de financement des aides internationales après les coupes américaines notamment.
L’attaque de Palma en mars 2021, épisode le plus marquant de l’insurrection, a coûté la vie à plus de 800 personnes. A la suite de celle-ci, le projet voisin de TotalEnergies à Afungi a été mis à l’arrêt.
La construction du terminal de gaz naturel liquéfié, d’un investissement de 20 milliards de dollars, pourrait être relancée dans le courant de l’été, selon la direction du géant des hydrocarbures.
Plus de 6.100 personnes sont mortes depuis le début du conflit selon l’Acled, organisation compilant des données sur les zones de conflit. Dont 364 l’année passée, selon le Centre d’études stratégiques de l’Afrique.
Avec AFP