Réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui d’entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger a l’armée la plus puissante ?
A cette grosse interrogation, le média Algérie 360 a apporté des éléments de réponses.
Dans un article fourni et relayé sur son site, le média désigne Ouagadougou comme étant l’armée la moins puissante et le maillon faible entre les pays de l’AES (Mali, Niger, Burkina Faso).
Ci-dessous, l’intégralité du comparatif dressé par Algérie 360 :
Niger : 1 hélicoptère d’attaque, 0 chasseur, 0 tank
Avec un PwrIndx de 2,6689 (119ᵉ mondial), le Niger mise sur une force active de 25 000 soldats et un budget de, seulement, 336 millions de dollars.
Le Niger, pivot du G5 Sahel, subit, lui aussi, des attaques répétées de l’EIGS. Sa collaboration avec la Task Force Takuba (UE) et Barkhane reste vitale, mais insuffisante sans renforcement interne. Par ailleurs, ses capacités clés se restreignent à ce qui suit :
- Ressources naturelles : Production de pétrole (6 000 barils/jour) et réserves de charbon, mais un déficit énergétique persistant.
- Air : 26 aéronefs, principalement de transports (7 unités) et 1 hélicoptère d’attaque. Aucun chasseur ni tank n’est répertorié.
- Logistique : Un réseau routier de 18 949 km et des voies navigables limitées (300 km), compliquent les déploiements rapides.
En somme, le Niger, avec ses ressources naturelles limitées, a du mal à financer une armée puissante. Cependant, il bénéficie d’un soutien international pour lutter contre le terrorisme dans la région.
Burkina Faso : le maillon faible
Dernier du classement (129ᵉ mondial, PwrIndx 2,9734), le Burkina Faso illustre la vulnérabilité extrême des États sahéliens. Son armée, composée de 12 000 soldats actifs, dispose d’un budget dérisoire de 81 millions de dollars – le plus bas des trois pays.
En proie au GSIM, le Burkina Faso enregistre un taux de mobilisation annuel de 368 675 personnes, mais une formation et un équipement inadéquats limitent son efficacité. Les faiblesses structurelles du pays se manifestent dans les données suivantes :
- Air : 25 aéronefs, dont seulement 3 avions d’attaque légers et 5 hélicoptères de combat. Aucun chasseur ou tank opérationnel.
- Terre : 8 pièces d’artillerie tractée et 491 véhicules, majoritairement obsolètes.
- Économie : Une dette extérieure de 3,1 milliards de dollars et des réserves de change quasi inexistantes (47 millions de dollars).
Confronté à des menaces terroristes constantes et en proie à des troubles politiques récurrents, le Burkina Faso et son armée restent donc extrêmement vulnérables face aux défis régionaux.
Mali : une armée qui dépend de l’aide internationale
Classé 104ᵉ mondial (PwrIndx 2,2379), le Mali représente le cœur des défis sécuritaires du Sahel. Son armée, engagée contre les groupes jihadistes, compte 40 000 soldats actifs avec un budget de 650 millions de dollars en 2025.
Appuyé par la France (Opération Barkhane) et la MINUSMA (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), le Mali souffre d’un manque chronique de ressources logistiques et de coordination avec ses voisins. Ses capacités militaires se limitent à :
- Air : 43 aéronefs, dont 9 chasseurs légers et 8 hélicoptères d’attaque (type Mi-24), mais une disponibilité limitée (19 % opérationnels).
- Terre : 10 chars et 570 véhicules blindés, soutenus par des systèmes de roquettes (MLRS). Cependant, l’artillerie automotrice est absente.
Malgré une légère amélioration tactique depuis 2020, les gains restent fragiles face à l’expansion du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) et de l’EIGS (État islamique dans le Grand Sahara).