Sept mois après leur sortie de la CEDEAO, les pays de la Confédération des États du Sahel (AES) – le Burkina Faso, le Mali et le Niger — viennent d’organiser leur tout premier forum sur l’humanitaire.
En effet, le Mali vent d’accueillir un forum humanitaire organisé par le trio. Il s’est déroulé à Bamako, capitale du Mali, du 7 au 9 août 2025.
C’est au ministre malien de la Justice, Mahamadou Kassogué qu’est revenu l’honneur d’ouvrir l’évènement rassembleur au Centre international de conférences de Bamako.
Il représentait le Premier ministre absent pour déplacement. Dès le début, il a lancé un appel urgent aux partenaires internationaux pour mobiliser plus de ressources humanitaires.
« Notre devoir collectif est de bâtir une réponse humanitaire coordonnée, financée et adaptée aux réalités de nos pays », a déclaré le ministre Kassogué lors de son discours d’ouverture. Dès le début, cette déclaration montre clairement la volonté des pays AES de prendre en main leur destin humanitaire.
Un forum qui a réuni le Burkina Faso, le Mali et le Niger de l’AES avec d’autres pays dont un de la CEDEAO
Ce forum a réuni les délégations ministérielles du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cependant, d’autres pays participent également comme la Mauritanie, le Tchad et le Togo.
Le président malien de transition, le général Assimi Goïta, parraine cette rencontre. Le thème choisi est « Politiques humanitaires et mécanismes de financement dans l’espace AES : Enjeux, Défis et Perspectives ».
L’initiatrice du forum, le médecin colonel Assa Badiallo Touré, ministre malienne de la Santé, a accueilli ses homologues avec enthousiasme. Elle considère cette plateforme comme « un pas décisif vers une meilleure solidarité régionale ».
Pourquoi la mise en place d’un tel forum ? Les défis humanitaires dans la région sont immenses. En effet, le ministre Kassogué a dressé un tableau préoccupant de la situation.
« Au cours de la dernière décennie, les pays de l’espace AES sont confrontés à une combinaison de défis majeurs : conflits armés persistants, déplacements forcés de populations, insécurité alimentaire croissante et effets aggravants du changement climatique », a-t-il expliqué.
Ces facteurs fragilisent profondément les communautés locales. Par conséquent, ils compromettent l’accès aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation.
Le financement reste le principal défi. D’ailleurs, le ministre a révélé des chiffres alarmants : « en 2024, au Mali, seule la moitié des personnes en situation de besoin ont pu bénéficier d’une assistance humanitaire, faute de financements adéquats ». Une situation similaire touche le Burkina Faso et le Niger.
Face à cette réalité, le ministre a lancé un appel solennel aux partenaires techniques et financiers. Il demande de mobiliser davantage de ressources, d’adapter les mécanismes de financement aux réalités locales et de soutenir les solutions durables initiées par les États.
Le coordinateur-résident du Système des Nations unies au Mali, Ghassim Diagne, a participé à la rencontre. Il représentait les partenaires humanitaires internationaux. Il a insisté sur « la nécessité de placer la protection des populations civiles, notamment les femmes et les enfants, au cœur des interventions ».
La ministre mauritanienne Savia Mint Tahah a partagé l’expérience de son pays. Elle a souligné l’importance de cadres stratégiques et de coopération régionale en matière d’accueil de réfugiés.