Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir, le Mali, le Burkina Faso, et le Niger ont franchi une nouvelle étape dans la concrétisation de leur projet de banque commune.
Nul n’ignore désormais que les États du Sahel projettent de mettre en place une banque destinée à servir leurs intérêts communs. Cette institution, baptisée Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement de l’AES (BCID), peine pourtant à voir le jour en raison d’un manque de ressources financières.
Pour remédier à cette situation, les chefs d’État Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani ont pris une décision radicale, avec pour objectif de faire décoller ce projet stratégique.
Afin que ce projet prenne vie, une décision importante a été prise le 31 juillet 2025 par les membres de l’Alliance des États du Sahel. Ils ont convenu d’allouer environ 5 % des recettes fiscales de chaque État à la mise en place du capital de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID). Une contribution directe, tirée des ressources nationales, sans appel à des bailleurs extérieurs. Un geste audacieux, surtout dans un contexte de rareté budgétaire.
L’idée est de mutualiser les efforts et de consolider les ressources locales, afin de poser les bases d’une souveraineté économique indépendante.
Comme l’a déclaré Serge Balima, conseiller du président burkinabè Ibrahim Traoré :
« Nous allons mutualiser les ressources provenant d’un ensemble de taxes prélevées dans chaque État. Ensemble, ces fonds constitueront le capital nécessaire à la création de la banque, qui servira ensuite à financer des projets de développement. »
Aucune carte n’est encore définitivement jouée. Mais en prenant déjà le risque d’agir avec leurs propres moyens, les dirigeants sahéliens font preuve d’intelligence, de bravoure et d’audace. Ils envoient un message clair : il ne s’agit plus de demander, mais bien de se mettre à l’œuvre, de construire.
La BCID ne prétend pas tout résoudre. Mais elle offre un levier pour définir ses priorités, selon ses propres règles, à sa propre échelle. Et cela, dans un Sahel trop longtemps relégué au second plan, c’est déjà une belle révolution.
En somme, à travers ce projet de création de leur propre banque, les pays de l’AES, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, affirment leur volonté de bâtir une autonomie financière fondée sur les ressources locales et une vision partagée du développement