Bien après avoir rompu leurs liens avec la France, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, rassemblés dans l’Alliance des États du Sahel (AES) renforcent cette fois-ci leurs partenariats militaires avec la Russie.
Le ministre de la Défense, Andrei Belousov, a en effet accueilli à Moscou, en Russie ses homologues de l’AES lors des célébrations du 80e anniversaire de la victoire soviétique sur le nazisme.
Ces rencontres diplomatiques ont été l’occasion de discussions approfondies visant à consolider les relations militaires entre la Russie et les trois États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), marquant un nouveau revers pour l’influence française dans la région.
Lors de son entretien avec le général de corps Salifou Modi, ministre nigérien de la Défense, Belousov a souligné que « la victoire sur le fascisme est une célébration commune », tout en affirmant l’engagement de Moscou pour « l’expansion dynamique de l’ensemble du spectre de la coopération militaire » avec Niamey.
Le ministre russe a particulièrement valorisé l’AES comme une initiative incarnant « la volonté du Niger, du Burkina Faso et du Mali de bâtir une nouvelle architecture de sécurité régionale et de mener une politique étrangère indépendante fondée sur leurs intérêts nationaux ».
La rencontre avec le général Sadio Camara, ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, a également mis en lumière cette convergence stratégique croissante.
Le représentant malien a transmis les félicitations du président de l’AES, Assimi Goïta, rappelant que « sans le sacrifice de l’Union soviétique, le monde serait différent aujourd’hui ». Dans un geste diplomatique significatif, Camara a exprimé le soutien du Mali à ce que la Russie qualifie d' »opération militaire spéciale », ajoutant que « la bravoure des soldats russes restera toujours une source d’inspiration ».
Avec le général Celestin Simpone, ministre burkinabè de la Défense et des Anciens combattants, le ton était tout aussi chaleureux.
Belousov a qualifié le Burkina Faso de « proche ami et allié », promettant le soutien de Moscou pour « renforcer la capacité de combat de son armée » dans le cadre de leur accord de coopération militaire existant. En retour, Simpone a souligné les « liens d’amitié et de fraternité » unissant les deux nations.
Ces échanges diplomatiques interviennent dans un contexte où le Burkina Faso, le Mali et le Niger sous la bannière aujourd’hui de l’AES, après avoir rompu leurs liens militaires avec la France et la CEDEAO, cherchent activement à diversifier leurs partenariats pour faire face aux défis sécuritaires régionaux.
Pour la Russie, ces rencontres représentent une opportunité d’étendre son influence en Afrique de l’Ouest, tandis que pour les membres de l’AES, elles constituent un pas supplémentaire vers l’affirmation de leur souveraineté et de leur autonomie stratégique.