Après avoir chassé la France et quitté la CEDEAO, le Niger, pays membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), renforce sa coopération avec la Suisse.
Le Niger vient en effet de signer deux accords majeurs avec la Suisse pour développer l’éducation et l’emploi des jeunes. Cette alliance intervient après la rupture diplomatique avec Paris et la sortie de la CEDEAO. L’Alliance des États du Sahel (AES) diversifie ainsi ses partenaires internationaux.
L’accord principal concerne le programme « GUANI ». Ce dispositif vise à former les jeunes Nigériens aux métiers techniques. Il s’agit de donner des compétences concrètes pour trouver un emploi. La signature a eu lieu mercredi 25 juin à Niamey, la capitale du Niger.
Le ministre des Affaires étrangères nigérien, Bakary Yaou Sangaré, a paraphé ce document. En face, la Cheffe adjointe du Bureau de la coopération suisse représentait Berne. Cette cérémonie marque une nouvelle orientation diplomatique pour le Niger.
Parallèlement, les deux pays ont signé un avenant au Programme d’appui à la qualité de l’éducation (PAQUE III). La Suisse soutient déjà cette initiative depuis plusieurs années. Cet avenant prolonge et renforce cette coopération éducative.
Ces signatures interviennent dans un contexte particulier. En effet, le Niger a rompu ses liens avec la France après le coup d’État militaire de juillet 2023.
Les autorités nigériennes ont également quitté la CEDEAO, l’organisation économique ouest-africaine. Cette organisation regroupe quinze pays de la région depuis 1975.
L’AES réunit le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Ces trois pays ont tous connu des coups d’État militaires récents. Ils cherchent maintenant de nouveaux partenaires pour leur développement. La Suisse apparaît comme une alternative crédible à l’ancienne puissance coloniale française.
Le programme GUANI répond à un besoin urgent. Le Niger fait face à un chômage des jeunes très élevé. Plus de 60% de la population a moins de 25 ans. Pourtant, les opportunités d’emploi restent limitées. Cette formation technique pourrait créer de nouveaux débouchés professionnels.
La coopération suisse se distingue vite. Contrairement à d’autres partenaires, la Suisse ne pose pas de conditions politiques. Elle se concentre sur des projets concrets d’éducation et de formation. Cette neutralité politique séduit les nouvelles autorités nigériennes.
L’éducation constitue un enjeu pour le Niger. Le taux d’alphabétisation reste faible, notamment chez les femmes. Le PAQUE III vise à améliorer la qualité de l’enseignement. Il forme aussi les professeurs et équipe les écoles. Ces efforts s’inscrivent dans une logique de développement durable.
Cette coopération renforcée avec la Suisse s’inscrit dans une stratégie plus large. Le Niger diversifie ses partenariats internationaux. Il renforce ses liens avec la Russie, la Chine et d’autres pays émergents. Cette multipolarité vise à réduire la dépendance envers l’Occident.
Les enjeux économiques restent considérables. Le Niger possède d’importantes réserves d’uranium. Ce minerai stratégique intéresse de nombreux pays. La formation technique pourrait permettre de mieux valoriser ces ressources naturelles. Elle créerait aussi une main-d’œuvre qualifiée locale.