En Afrique de l’Ouest, l’AES et la CEDEAO suivent des chemins différents, y compris sur la question de la monnaie.
En effet, d’ici fin 2027, l’Afrique de l’Ouest pourrait fonctionner avec deux monnaies principales, l’ECO adoptée par les douze pays de la CEDEAO et une nouvelle devise propre aux trois membres de l’AES.
« Dans les deux blocs régionaux, les techniciens s’activent pour refonder la monnaie avec un nouveau visage, un nouvel arrimage et une autre appellation. Bien que la CEDEAO ait une certaine avance sur la question, l’AES reste décidée à également en découdre avec le franc CFA », ont renseigné les médias locaux.
« Le franc CFA est par ailleurs une monnaie en circulation au Ghana et au Nigéria avec les monnaies nationales. L’arrimage du franc CFA à l’Euro est considéré par certains, comme un gage de stabilité, alors que d’autres l’assimilent à une servitude volontaire. Dans l’UEMOA, le sigle CFA a signifié de 1945 à 1958, « Colonies françaises d’Afrique », de 1958 à 1960, « Communauté française d’Afrique » », ont ajouté les médias.
Le sigle CFA signifie dans le CEMAC « Coopération financière en Afrique ».
Le franc CFA fut conçu en 1939 en réponse à la zone sterling britannique et officialisée le 26 décembre 1945, le jour même où de Gaulle ratifia les accords de Bretton Woods, la monnaie était rattachée au franc, aujourd’hui l’euro, avec une convertibilité garantie par le Trésor français.
Par contre, « l’Eco est le nouveau nom du franc CFA qui jusqu’ici était la monnaie utilisée par 14 pays africains. Mais avec la réforme du franc CFA annoncée en 2019, 8 pays d’Afrique de l’ouest utiliseront désormais cette nouvelle monnaie. Après de nombreux retards, dus notamment à la pandémie de coronavirus, les quinze pays membres de la CEDEAO se sont mis d’accord pour le lancement de cette monnaie commune en 2027 », ont -ils ajouté.
« La monnaie c’est un signe de souveraineté » et les États de l’AES sont « engagés dans un processus de retrouver (leur) souveraineté totale ». Il assure qu’« il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France ». L’Alliance des États du Sahel ambitionne de créer une union économique et monétaire et une monnaie baptisée probablement « Sahel ». Cette monnaie devrait en théorie s’appuyer sur les ressources naturelles des pays membres de la Confédération », peut-on également lire dans les médias locaux.
En Afrique de l’Ouest, la CEDEAO et l’AES tracent désormais des chemins divergents, y compris sur le plan monétaire, chaque bloc envisagent sa propre monnaie, ce qui annonce l’émergence de deux devises dans une région en pleine recomposition.