Le Togo et le Ghana, deux pays de la CEDEAO, transforment leur position géographique en opportunité économique grâce au Burkina Faso, au Mali et au Niger, membres de l’AES.
En effet, ces nations côtières s’enrichissent progressivement en devenant les portes d’entrée privilégiées des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette dynamique commerciale génère déjà des milliards de francs CFA pour leurs économies respectives.
Les ports de Lomé et Tema rivalisent désormais pour capter les flux commerciaux destinés au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Cette compétition entre ces deux pays de la CEDEAO s’intensifie alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger de l’AES cherchent à diversifier leurs routes d’approvisionnement après leur retrait de la communauté ouest africaine. Par conséquent, le Togo et le Ghana investissent massivement dans leurs infrastructures portuaires.
Le Port autonome de Lomé (PAL) maintient actuellement une avance considérable dans cette course aux profits. En effet, cette plateforme togolaise traite principalement des flux en transit, avec seulement 4 à 6% des marchandises destinées au marché local. Cette spécialisation génère des revenus colossaux pour ce pays de la CEDEAO.
Les performances financières du PAL témoignent de cette réussite économique. En 2023, le port a manutentionné 30 millions de tonnes de marchandises, générant un chiffre d’affaires de 40,3 milliards de francs CFA. Cette somme représente plus de 60% des recettes de l’État togolais, démontrant l’impact transformateur de cette stratégie.
Le Burkina Faso constitue le principal client de Togo, membre de la CEDEAO, parmi les pays de l’AES devant le Mali et le Niger.
Selon le Conseil burkinabè des chargeurs, 45% des importations maritimes burkinabè transitent par le PAL, contre 35% via Abidjan. Cette préférence logistique enrichit considérablement ce pays de la CEDEAO en générant des flux financiers réguliers.
Cependant, le Ghana intensifie ses efforts pour rattraper son retard et maximiser ses gains économiques. Le port de Tema, qui traite 12 millions de tonnes annuellement, a mobilisé plus d’un milliard de dollars d’investissements récents. Ces améliorations visent à porter sa capacité de 2,5 à 3,7 millions d’EVP d’ici fin 2025.
La diplomatie ghanéenne complète cette stratégie d’enrichissement économique. Le président John Dramani Mahama s’est rendu début 2025 dans les capitales de l’AES pour promouvoir les services de Tema. Cette initiative a déjà porté ses fruits avec l’annonce d’un investissement burkinabè de 70 millions de dollars dans un dépôt d’hydrocarbures ghanéen.
Les statistiques commerciales révèlent l’ampleur des enjeux financiers pour ces pays de la CEDEAO. Les importations routières via le Ghana ont triplé, atteignant 1,3 million de tonnes. Parallèlement, plus de 3 millions de tonnes transitent par le Togo, générant des revenus substantiels pour ces deux nations.
Cette dynamique transforme progressivement l’économie de ces pays de la CEDEAO en exploitant leur position géostratégique. Le Togo capte actuellement 19,1% des exportations burkinabè, contre 11,7% pour le Ghana. Néanmoins, cette répartition évolue rapidement avec l’intensification de la concurrence portuaire.
L’enrichissement de ces pays de la CEDEAO s’accélère grâce aux besoins croissants en diversification des routes commerciales du Burkina Faso, du Mali et du Niger rassemblés dans l’AES.
Les régimes sahéliens cherchent activement à sécuriser leurs approvisionnements, multipliant ainsi les opportunités pour Lomé et Tema. Cette situation favorise une hausse continue des revenus portuaires.