Le Burkina Faso, le Mali et le Niger membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) devenue la Confédération des États du Sahel rejettent désormais toute approche isolée avec la CEDEAO.
En effet, le Mali, le Burkina Faso et le Niger exigent dorénavant des négociations collectives après leur sortie coordonnée de l’organisation ouest-africaine.
Le président malien Assimi Goïta a reçu vendredi 23 mai 2025 les ministres des Affaires étrangères de l’AES à Bamako.
Cette rencontre fait suite à la première session officielle de consultations entre l’AES et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, organisée la veille dans la capitale malienne.
La délégation comprenait le ministre malien Abdoulaye Diop, son homologue burkinabè Karamoko Jean-Marie Traoré et le ministre nigérien Bakary Yaou Sangaré.
L’ambassadrice du Burkina Faso au Mali, Julienne Dembélé Sanon, participait également à cette audience cruciale.
Les trois ministres ont fait le point au président de la Confédération sur les conclusions de leur première rencontre avec la CEDEAO.
L’objectif principal consistait à harmoniser la position commune de l’AES pour la suite du dialogue avec l’organisation régionale.
« Nous sommes venus faire le point au Président de la Confédération sur les conclusions auxquelles nous sommes parvenus lors de cette première rencontre », a déclaré le ministre burkinabè Karamoko Jean Marie Traoré.
Il a précisé que cette démarche visait à « harmoniser notre position confédérale en vue de la poursuite du dialogue avec la CEDEAO dans un esprit d’unité et de responsabilité ».
La réunion du 22 mai 2025 avait permis aux deux parties de définir le cadre et le format des futures négociations. Un relevé de conclusions a été adopté, couvrant les aspects politiques, diplomatiques, juridiques, sécuritaires et de développement.
Cependant, les ministres de l’AES ont insisté sur un point fondamental : les échanges se poursuivraient exclusivement de manière collective et coordonnée.
Cette position marque un gros changement par rapport aux premières démarches entamées de manière bilatérale par la CEDEAO. Les trois pays sahéliens refusent désormais toute négociation séparée avec l’organisation ouest-africaine.
« Nous avons convenu qu’il était essentiel d’avancer en tant qu’entités régionales égales, afin de structurer les pourparlers chapitre par chapitre, dans un cadre clair et mutuellement respecté », a expliqué le chef de la diplomatie burkinabè. Cette déclaration souligne la volonté de l’AES d’être traitée comme un partenaire égal à la CEDEAO.
Le général Goïta, en sa qualité de président en exercice de l’AES, a donné ses orientations pour la suite des échanges avec la CEDEAO. Ces directives interviennent dans un contexte particulier, marqué par le retrait officiel du Mali, du Burkina Faso et du Niger de l’organisation régionale ouest-africaine.