AES : au grand dam des États-Unis et de la France, la Russie multiplie…

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Crédits photo : Le Faso /

La Russie consolide méthodiquement son influence au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), au grand dam des États-Unis et surtout de la France, mal vue par les trois nations membres.

Cette offensive économique russe, orchestrée avec une précision stratégique, s’étend désormais bien au-delà du domaine militaire initial qui était la défense.

En effet, l’année 2024 a montré une véritable évolution dans la politique russe envers les trois pays de l’AEs que sont le Mali, le Burkina faso et le Niger.

Concrètement, après avoir assis sa présence militaire, Moscou déploie un arsenal d’accords économiques touchant des secteurs stratégiques.

La Russie, partenaire multisectoriel de l’AES au dam des États-Unis et de la France

Le groupe Yadran, fer de lance de cette offensive, annonce ainsi fin octobre 2024 la construction d’une raffinerie d’or et d’une usine de transformation de coton au Mali, illustrant la diversification des investissements russes.

Cette percée économique s’appuie sur un terrain préparé par la dénonciation des accords de coopération avec l’Occident.

La révocation des permis d’exploitation minière d’entreprises occidentales, comme Orano et GoviEx, a créé une opportunité que les entreprises russes ont su saisir avec célérité.

La construction d’une centrale solaire de 200 MW près de Bamako, les accords sur le nucléaire civil avec Rosatom, et les projets spatiaux avec Roscosmos témoignent de l’ampleur de cette offensive économique.

L’ambition russe ne se limite pas aux ressources naturelles. Le projet de satellite de communication commun entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, en collaboration avec Glavkosmos, révèle une stratégie d’ancrage technologique profond dans la région.

Cette approche multisectorielle – énergies renouvelables, nucléaire civil, spatial, transformation agricole et minière – dessine les contours d’une présence russe durable. Cependant, cette expansion ne se fait pas sans rencontrer de concurrence.

La Chine et la Turquie, particulièrement actives dans la région, développent leurs propres sphères d’influence. Pékin, notamment, a signé des accords majeurs dans le numérique et l’énergie solaire, tandis qu’Ankara renforce ses positions dans l’exploration minière et la défense.

Cette nouvelle donne économique sahélienne reflète une transformation profonde des relations internationales. La marginalisation des partenaires occidentaux traditionnels au profit de nouvelles alliances avec les puissances émergentes redessine la carte des influences en Afrique de l’Ouest.

Une évolution qui, au-delà des enjeux économiques immédiats, pourrait reconfigurer durablement les équilibres géopolitiques régionaux.

Dans ce grand jeu d’influences, la Russie semble avoir pris une longueur d’avance sur les États-Unis et la France auprès des pays de l’AES.

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