Quelques mois après avoir quitté la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger n’excluent pas la possibilité de quitter également l’Union africaine (UA).
En effet, les régimes militaires au pouvoir à Ouagadougou, Bamako et Niamey se sont insurgés contre les récents propos du commissaire de l’Union africaine lors du sommet de la CEDEAO qui s’est tenu le dimanche 07 juillet 2024 à Abuja.
Les trois gouvernements de la transition dans le Sahel accusent l’Union africaine de s’ingérer dans leur crise avec la CEDEAO.
À l’occasion du 65e sommet de l’organisation ouest africaine, le commissaire de l’UA a déclaré que le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’institution était inacceptable.
Des propos qui n’ont pas du tout été appréciés des nouveaux hommes forts de l’AES qui n’ont pas tardé à répliquer.
Dans un communiqué conjoint, les ministres des Affaires étrangères des trois pays membres de l’AES ont dénoncé et condamné la position de l’UA.
« Le commissaire de l’UA en charge des affaires politique, paix et sécurité, s’exprimant au nom du président de la Commission de l’UA, a déclaré (lors du sommet de la CEDEAO le 8 juillet à Abuja) que le retrait des trois pays de cette organisation est inacceptable pour l’UA et nous croyons en une seule CEDEAO », ont-ils rappelé dans ledit communiqué.
« Ce jugement de valeur est aussi surprenant qu’inhabituel de la part d’un fonctionnaire statutaire dont les missions et les attributions ne lui confèrent aucun droit d’ingérence dans les affaires intérieures d’États membres de l’UA », ajoute la note.
Les trois pays ont clairement désapprouvé cette attitude.
« Ils désapprouvent et condamnent avec la dernière rigueur cette attitude, contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité » dus par un fonctionnaire de l’UA, souligne le communiqué.
Pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger, « toute appréciation de (leur décision) souveraine » de quitter la CEDEAO « constitue une ingérence dans les affaires intérieures » de l’AES.
Par ailleurs, le Burkina Faso a déclaré qu’ils pourront également quitté l’Union africaine si elle se comportait comme la CEDEAO.