Cinq mois après avoir quitté la CEDEAO avec les autres membres de l’AES (le Burkina Faso et le Mali), le Niger installe en grande pompe le Conseil consultatif de la Refondation.
Le Niger a en effet officiellement installé ce samedi 28 juin 2025 son Conseil consultatif de la Refondation (CCR) lors d’une cérémonie solennelle à Niamey.
La première session du CCR s’est tenue en présence des plus hautes autorités de l’État nigérien. Le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine et le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, ont prononcé des discours marquants.
Des représentants de la société civile, des délégations étrangères et des membres de la Confédération de l’AES ont également assisté à cette installation historique.
Le Conseil consultatif de la Refondation trouve son origine dans la Charte adoptée le 26 mars 2025. L’article 68 de ce texte fondamental définit précisément les missions de cette nouvelle instance.
Le CCR a pour rôle de formuler des avis et des recommandations destinés au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et au gouvernement sur les questions d’intérêt national.
La création de ce conseil s’inscrit dans la dynamique de souveraineté initiée par les trois pays de l’AES : le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024. Cette décision visait à affirmer leur indépendance face aux pressions extérieures et à construire une alternative régionale.
Le général Mohamed Toumba a qualifié cette installation de « moment historique » lors de son intervention. Il a félicité les nouveaux conseillers, choisis parmi toutes les composantes socioprofessionnelles du pays.
Le ministre a souligné que le CCR jouera un rôle central dans la promotion des valeurs de la refondation. Ces valeurs incluent le patriotisme, le civisme, la probité, la justice, le dialogue et la réconciliation.
Le Premier ministre Zeine a replacé cette installation dans le contexte régional plus large. Il a salué l’harmonisation institutionnelle entre les trois pays de l’AES.
« C’est une approche endogène conforme à nos valeurs de civilisation », a-t-il déclaré.
Les dirigeants nigériens ont également évoqué les défis sécuritaires persistants dans la région du Sahel. Le Premier ministre a affirmé que le Sahel « ne sera plus jamais comme avant » face aux ingérences étrangères. Cette déclaration souligne la volonté des États de l’AES de prendre en main leur destin sécuritaire.
Dr Mamadou Harouna Djingarey a été désigné président du CCR. Ce chef de canton de Sinder a exprimé sa reconnaissance au président Abdourahamane Tiani pour la confiance accordée.
Il a appelé les membres du Conseil à assumer pleinement leur mission d’examen des textes et des réformes.
Les discours ont mis l’accent sur l’importance de la cohésion sociale et de l’implication citoyenne. Un hommage particulier a été rendu aux forces armées nationales pour leur engagement. Les dirigeants de la Confédération AES ont également été salués pour leur rôle dans la défense de la dignité africaine.