De nombreuses villes africaines, à l’instar d’Abidjan, d’Addis-Abeba et d’autres, affichent une population dense. Et ce n’est pas près de s’arranger.
En effet, l’Afrique s’apprête à vivre une révolution urbaine sans précédent. Selon une étude récente de McKinsey, le continent noir va connaître un exode rural massif dans les deux prochaines décennies, bouleversant ainsi sa démographie et son économie.
Au cœur de cette mutation, Abidjan se profile comme l’une des futures mégalopoles du continent. La perle des lagunes, déjà bouillonnante de vie et d’activité, devrait franchir le cap symbolique des 10 millions d’habitants d’ici 2040.
Un destin qu’elle partage avec d’autres métropoles africaines comme Kampala, Nairobi ou Addis-Abeba. Cette croissance fulgurante n’est pas sans rappeler l’émergence des grandes cités asiatiques il y a quelques décennies.
Mais attention, cette urbanisation galopante est à double tranchant. Si elle offre des perspectives économiques alléchantes – les grandes villes contribuant déjà à plus d’un tiers du PIB de leur pays – elle pose aussi d’immenses défis en termes d’infrastructures et de cohésion sociale.
Abidjan cristallise ces enjeux. Capitale économique d’un pays en plein essor, elle attire les investisseurs comme un aimant.
Mais saura-t-elle absorber cet afflux de population sans sombrer dans le chaos urbain ? La question se pose avec acuité pour les autorités ivoiriennes.
Car derrière les chiffres vertigineux se cachent des destins humains. Ces millions de nouveaux citadins seront-ils les acteurs d’une prospérité partagée ou les laissés-pour-compte d’une croissance inégalitaire ? Le défi est immense, mais l’opportunité historique.
L’Afrique urbanisée de 2040 sera-t-elle le nouveau moteur de l’économie mondiale ? Abidjan et ses consœurs pourraient bien être les laboratoires de ce futur en construction.
Un avenir qui se dessine aujourd’hui dans le ballet incessant des chantiers et l’effervescence des rues africaines.