Si le Maroc s’impose comme le leader incontesté du continent africain en matière de protection de la propriété intellectuelle, d’autres pays africains ont, eux aussi, sorti leurs épingles du jeu. C’est ce que montre le dernier rapport de la Chambre de commerce américaine publié le 15 avril 2025.
Ce classement, qui évalue les systèmes de protection dans les 55 principales économies mondiales, met en lumière les performances remarquables du royaume chérifien ainsi que celles d’autres nations africaines qui tentent de se démarquer dans ce domaine stratégique.
Dans le sillage du Maroc, d’autres nations africaines se distinguent également, quoique avec des performances plus modestes.
Le Ghana occupe la deuxième position continentale et le 38e rang mondial, suivi par le Kenya (42e), l’Afrique du Sud (46e), le Nigeria (47e) et l’Égypte (48e). L’Algérie ferme la marche des pays africains évalués, se positionnant au 53e rang mondial, à seulement deux places du dernier du classement.
Cette hiérarchie reflète les disparités importantes qui existent entre les différents systèmes de protection de la propriété intellectuelle sur le continent.
Si certains pays comme le Maroc ont réalisé des progrès significatifs, d’autres accusent encore un retard considérable, compromettant ainsi leur capacité à attirer les investissements étrangers et à stimuler l’innovation locale.
Néanmoins, le rapport révèle une évolution positive à l’échelle du continent. Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de l’Organisation mondiale du commerce sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) en 1995, les enregistrements de droits de propriété intellectuelle ont considérablement augmenté dans les régions aux systèmes de protection initialement sous-développés.
L’Afrique a ainsi enregistré une hausse spectaculaire de 450 % des dépôts de marques entre 1993 et 2023.
Cette progression témoigne d’une prise de conscience croissante de l’importance stratégique de la propriété intellectuelle pour le développement économique.
En protégeant efficacement les innovations, les créations artistiques et les marques commerciales, les pays africains peuvent favoriser l’émergence d’écosystèmes d’innovation dynamiques, encourager les transferts de technologies et renforcer leur compétitivité sur la scène internationale.
À l’échelle mondiale, le podium reste dominé par les puissances économiques traditionnelles, avec les États-Unis, le Royaume-Uni et la France aux trois premières places, suivis de près par l’Allemagne et la Suède.
Le Maroc indétrônable en Afrique
L’indice « International Intellectual Property Index 2025 » place le Maroc au 22e rang mondial avec un score global de 59,21 points sur 100, faisant de lui le seul pays africain à dépasser la barre des 50 points.
Cette performance s’explique notamment par l’adhésion exemplaire du royaume aux traités internationaux (92,8 points), ses politiques efficaces en matière de brevets (70,8 points), sa capacité à commercialiser les actifs de propriété intellectuelle (70,8 points) et son cadre juridique solide concernant les dessins et modèles (62,5 points).
Toutefois, malgré ces résultats encourageants, le Maroc fait face à des défis persistants dans l’application concrète des réglementations, comme en témoignent les taux élevés de contrefaçon physique et de piratage en ligne observés sur son territoire. Ces lacunes illustrent la difficulté de transformer un cadre législatif ambitieux en une protection effective des droits intellectuels.