Le 4 septembre 2025, la Police Municipale de Ouagadougou, à travers leur Direction de la salubrité et de la tranquillité urbaine, a mené une vaste opération de contrôle dans plusieurs boulangeries-pâtisseries de la capitale, en collaboration avec la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB).
Matières premières de qualité douteuse, équipements souillés, personnel sans équipement sanitaire adéquat : le constat est sans appel. « Des saisies conservatoires de produits non conformes ont été effectuées et une interpellation a eu lieu », confirme l’Inspecteur de Police Municipale Lamoussa B., responsable de l’opération. Cette action s’inscrit dans le cadre de l’application rigoureuse du Code de l’Hygiène Publique, trop souvent négligé par les professionnels du secteur.
Dans l’une des pâtisseries visitées, située dans le quartier de Koulouba, les agents découvrent des œufs conservés à température ambiante et des produits laitiers entreposés sans respect de la chaîne du froid. Le propriétaire, visiblement embarrassé, tente de justifier ces manquements par les difficultés économiques que traverse le secteur.
Du côté de la LCB, le constat est tout aussi préoccupant. « Le bilan est amer », déclare Boukary T., chargé des plaintes et du suivi des réclamations.
Cette opération conjointe intervient dans un contexte de sensibilisation accrue aux questions de sécurité alimentaire au Burkina Faso, pays où les cas d’intoxication collective sont régulièrement rapportés, notamment en milieu urbain. En 2024, selon le ministère de la Santé, plus de 300 cas d’intoxication alimentaire ont été recensés dans la seule ville de Ouagadougou.
Au-delà des mesures punitives immédiates, les autorités annoncent un renforcement des contrôles dans les semaines à venir. Les gérants de boulangeries-pâtisseries sont invités à se conformer strictement à la réglementation en vigueur, sous peine de fermeture administrative.
Dans un pays où le pain constitue un aliment de base pour une large partie de la population, la protection du consommateur et la sécurité alimentaire restent des enjeux majeurs de santé publique.