À cinq mois de l’échéance, le Nigeria n’est pas encore arrivé à tenir ses promesses en matière de haut débit de l’internet.
En effet, les chiffres stagnants ont révélé que la transformation numérique, tant attendue par les entreprises et les citoyens, a rencontré des obstacles plus profonds que prévu.
La Nigerian Communications Commission (NCC) a publié des données montrant que le taux de pénétration du haut débit a chuté pour le deuxième mois consécutif, atteignant 48,01 % en juillet 2025.
Après une progression timide au printemps, ce recul a semé le doute sur la possibilité d’atteindre l’objectif de 70 % fixé pour la fin de l’année. Le nombre de connexions a également diminué, passant de 105,7 millions en juin 2025 à environ 104 millions en juillet 2025.
Ces retards ont eu un impact concret sur la vie des Nigérians. Les étudiants peinent à suivre leurs cours en ligne, les entrepreneurs ont perdu des opportunités de marché, et des millions de citoyens ont ressenti le poids d’une fracture numérique qui s’élargit. Même les objectifs intermédiaires ont été manqués : la cible de 50 % à fin 2023 n’a jamais été atteinte, et fin 2024, le taux était seulement de 44,43 %.
Les causes sont multiples. D’après les informations relayées par les médias locaux, « le coût élevé des droits de passage imposés par certains États a freiné le déploiement des infrastructures. À ce jour, seuls sept États ont supprimé ces frais. Aminu Maida, vice-président exécutif du comité de coordination de la NCC, a insisté sur la nécessité de revoir les réglementations locales pour créer un environnement favorable aux investissements ».
Malgré l’arrivée de la 5G, la 4G a continué de dominer le marché mobile, utilisée par près de 49,3 % des abonnés début 2025, contre seulement 3 % pour la 5G. Cependant, la consommation de données a explosé, atteignant un record de 1,1 million de téraoctets en juillet 2025, portée par l’essor des réseaux mobiles ».
Lancé en 2020 avec un taux de pénétration de 39,85 %, le plan paraissait ambitieux mais atteignable. Mais le ralentissement des déploiements et les blocages structurels ont rendu l’objectif final incertain.
Ce retard a constitué un véritable défi pour la compétitivité du Nigeria et pour ses citoyens. Pour ne pas perdre le virage de l’économie numérique, le pays a dû envisager de lever les obstacles réglementaires et de mieux coordonner les actions entre le gouvernement fédéral et les États. Faute de quoi, la fracture numérique aurait continué à creuser l’écart entre ceux qui ont accès à l’information et ceux qui en sont privés, freinant inclusion, innovation et croissance pour des millions de Nigérians.