Dans le cadre de son industrialisation, le Maroc ne lésine pas sur les moyens comme le montre sa consommation importante d’argile en 2024.
En effet, le Maroc a consommé 9 100 tonnes d’argile en 2024. Il s’agit d’une quantité jamais atteinte auparavant par le pays.
Cette hausse est largement due à la dynamique des industries de la construction et de la céramique, selon un rapport récent du cabinet d’études IndexBox.
Les dessous de l’augmentation de la consommation d’argile du Maroc
La croissance de la consommation d’argile au Maroc s’explique principalement par l’essor de deux secteurs clés.
D’une part, l’industrie de la construction connaît une expansion constante, alimentée par l’urbanisation croissante du pays.
D’autre part, le secteur céramique se développe rapidement, répondant à une demande intérieure et internationale en hausse.
L’argile est une roche sédimentaire composée principalement de particules très fines. Elle devient malléable au contact de l’eau et durcit après cuisson. Cette propriété unique en fait un matériau indispensable pour la fabrication de briques, tuiles, carrelages et objets céramiques.
Il convient de relever que les perspectives d’évolution du marché marocain s’annoncent prometteuses. En effet, les experts prévoient une poursuite de cette croissance jusqu’en 2035.
Cette tendance s’inscrit dans un contexte régional dominé par trois grands consommateurs : la Turquie, l’Iran et l’Égypte. Ces trois pays représentent ensemble 72 % de la demande totale dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
À l’horizon 2035, le marché régional des argiles communes pourrait atteindre 34 millions de tonnes. La valeur de ce marché est estimée à 6,2 milliards de dollars, soit environ 5,77 milliards d’euros. Ces chiffres témoignent du potentiel économique considérable de ce secteur.
Malgré sa position modeste à l’échelle régionale, le Maroc se distingue par ses performances à l’exportation. Le royaume a expédié 65 000 tonnes d’argile en 2024, générant des revenus de 2,6 millions de dollars (environ 2,42 millions d’euros). Ces exportations ciblent principalement les marchés euro-méditerranéens, révélant la qualité reconnue des argiles marocaines.
Cependant, le Maroc fait face à un défi important concernant la valorisation de ses produits. Le prix moyen pratiqué s’élève à 40 dollars la tonne, un niveau considérablement inférieur à celui de concurrents comme l’Égypte ou la Turquie. Cette différence suggère un potentiel d’amélioration dans la transformation et la commercialisation des argiles marocaines.
La dynamique interne du marché marocain repose sur plusieurs facteurs. L’urbanisation accélérée stimule la demande en matériaux de construction. Parallèlement, les usages traditionnels de l’argile perdurent, notamment dans l’artisanat local.
Néanmoins, ce secteur artisanal informel échappe largement aux statistiques officielles, ce qui pourrait sous-estimer la consommation réelle d’argile dans le pays.
Sur le plan régional, certains pays affichent des consommations par habitant particulièrement élevées. Les Émirats arabes unis, la Libye et la Turquie occupent le haut du classement dans cette catégorie. Par comparaison, le Maroc présente encore un potentiel largement sous-exploité, laissant entrevoir des marges de progression importantes.