L’Égypte, pays d’Afrique du Nord, montre une ambition gargantuesque pour son industrie textile, avec pour objectif d’atteindre 6 600 milliards pour ses recettes d’exportation de textiles.
Ce plan s’appuie sur la création de deux villes textiles intégrées, représentant un investissement massif destiné à consolider la position du pays d’Afrique du Nord parmi les leaders africains du secteur.
En effet, le gouvernement égyptien a dévoilé un plan ambitieux visant à atteindre 11,5 milliards de dollars (environ 6 600 milliards de francs CFA) de recettes annuelles d’exportations textiles d’ici 2030.
Cette stratégie représente un bond considérable par rapport aux 2,8 milliards de dollars générés en 2024. Annoncée le 12 avril 2025 par le ministère de l’Industrie et du Commerce, l’initiative repose essentiellement sur deux projets industriels d’envergure.
Ces projets, estimés à 3,5 milliards de dollars, seront réalisés dans le cadre de partenariats public-privé et prévoient la création de deux villes textiles couvrant une superficie totale de 1 100 hectares dans les gouvernorats de Minya et de Fayoum. L’objectif est d’établir des écosystèmes industriels complets qui maximiseront l’efficacité productive et la compétitivité du secteur.
« Ces deux villes seront totalement intégrées, englobant toutes les étapes du processus de fabrication du textile, de la filature et du tissage à la teinture, en passant par la production de vêtements et la fabrication de meubles », a précisé Kamel El-Wazir, ministre de l’Industrie et du Commerce.
« Chaque ville comprendra des zones de services industriels et logistiques, une école industrielle spécialisée dans les technologies textiles, des centres de services pour les investisseurs, des installations de soins de santé et de recherche, des espaces d’exposition et des centres de commercialisation », a-t-il ajouté.
Cette offensive stratégique intervient dans un contexte favorable, alors que le marché mondial de l’habillement connaît une croissance soutenue.
Selon les prévisions de Statista, ce marché devrait générer un chiffre d’affaires de 1 840 milliards de dollars en 2025, avec une croissance annuelle moyenne de 2,64 % jusqu’en 2029.
L’Égypte, qui figure déjà parmi les leaders de l’industrie textile en Afrique du Nord aux côtés du Maroc et de la Tunisie, cherche à tirer profit de plusieurs avantages compétitifs.
Sa position géographique stratégique, notamment sa proximité avec les marchés européens et son accès au canal de Suez, constitue un atout logistique majeur pour les exportations. En outre, le pays dispose d’une longue tradition dans la culture du coton et la production textile.
Les nouvelles infrastructures devraient également générer d’importantes retombées socio-économiques. La création d’emplois industriels qualifiés devrait bénéficier particulièrement aux jeunes diplômés, dans un pays où le chômage des jeunes reste préoccupant. Par ailleurs, les secteurs connexes, tels que la logistique, la formation professionnelle et la recherche textile, profiteront de cet élan.
Pour atteindre leurs objectifs, les autorités égyptiennes comptent également sur la modernisation des équipements et l’adoption de technologies avancées pour améliorer l’efficience productive et la qualité des produits exportés. Des incitations fiscales et des facilités administratives sont prévues pour attirer les investisseurs dans ces nouvelles zones industrielles spécialisées.