Le Ghana, pays d’Afrique producteur d’or, a connu récemment une amélioration significative de sa situation économique, avec des réserves de change qui ont largement dépassé les objectifs fixés par le Fonds Monétaire International (FMI) en 2024.
C’est un redressement remarquable pour ce pays d’Afrique de l’Ouest qui était en défaut de paiement sur sa dette extérieure il y a à peine deux ans.
En effet, selon un communiqué récent du Comité de politique monétaire de la Banque du Ghana, les réserves brutes internationales (RBI) du pays ont atteint 8,98 milliards de dollars (soit plus de 5600 milliards de francs CFA) à fin 2024, permettant de couvrir 4 mois d’importations.
Cette performance est d’autant plus impressionnante qu’elle dépasse significativement le niveau de décembre 2023 (5,92 milliards de dollars couvrant 2,7 mois d’importations) et les projections du FMI qui tablait sur 5,38 milliards de dollars pour 2024.
Comment le pays d’Afrique producteur d’or a réussi cet exploit ?
Une grosse part de cette performance est due au programme de réformes soutenu par le FMI, initié en mai 2023 avec un prêt de 3 milliards de dollars, commence à porter ses fruits.
Le pays a déjà reçu environ 1,9 milliard de dollars de décaissements, dont le dernier versement de 360 millions de dollars suite à la troisième revue du programme.
Les autorités ghanéennes ont notamment réussi à restructurer leur dette intérieure et à conclure un accord avec le Comité des créanciers officiels dans le cadre du Common Framework du G20 en juin 2024.
L’or et le pétrole comme moteurs de la croissance
Cette amélioration spectaculaire s’explique aussi par un excédent commercial renforcé et une diminution des sorties de capitaux.
Le compte courant a enregistré un excédent provisoire de 3,8 milliards de dollars en 2024, contre 1,4 milliard en 2023, porté surtout par la hausse des exportations d’or et de pétrole brut, ainsi que par d’importants transferts de fonds.
Malgré ces avancées positives, le Ghana continue de faire face à des défis importants.
La monnaie nationale, le cedi, s’est dépréciée de 24,8% sur les trois premiers trimestres de 2024, sous la pression d’une forte demande en devises étrangères pour les paiements énergétiques, des incertitudes liées à la restructuration de la dette extérieure, et des inquiétudes concernant les élections à venir.
Face à ces défis, le Ghana a adopté des approches novatrices, notamment en envisageant le paiement de ses importations de produits pétroliers raffinés en lingots d’or, une stratégie visant à préserver ses réserves de change.
Le pays s’est également engagé à atteindre un excédent budgétaire primaire de 1,5% du PIB en 2025, grâce à une mobilisation accrue des recettes intérieures et une rationalisation des dépenses non prioritaires.