4 milliards et 300 nouveaux emplois ; voici ce que le Niger va gagner grâce à…

Niger : secteur pétrolier, le gouvernement ordonne la résiliation immédiate des contrats de travail de tous les...

Crédits photo : OHADA / DR

Le Niger a annoncé le lancement de l’exploitation industrielle du cuivre dans la région désertique d’Agadez, au nord du pays avec à la clé 4 milliards de francs CFA.

Concrètement, un permis d’extraction a été accordé à la Compagnie Minière de l’Aïr (Cominair SA), une société nationale, pour exploiter les gisements de Tabelot et Dabaga.

Avec une production annuelle de cuivre estimée à 2 700 tonnes sur une période de dix ans, le projet devrait générer 300 emplois directs et rapporter environ 6 millions d’euros (4 milliards de francs CFA) en redevances minières au Niger.

Ces chiffres, bien que modestes à l’échelle internationale, représentent une manne significative pour un pays dont l’économie demeure fragile.

En parallèle, un permis pour une « petite exploitation minière d’uranium » a été attribué à la Compagnie Minière de Recherche et d’Exploitation (Comirex SA) dans le département d’Arlit, avec une production prévue de 300 tonnes par an sur cinq ans.

Ces deux entreprises, détenues majoritairement par des capitaux nigériens avec des participations étatiques respectives de 25% et 40%, incarnent la nouvelle doctrine économique des autorités.

Ces initiatives s’inscrivent dans la politique souverainiste du régime en place depuis le coup d’État de juillet 2023.

Dans cette dynamique, les autorités nigériennes ont récemment retiré au groupe français Orano son permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde avec des réserves estimées à 200 000 tonnes d’uranium.

Orano, qui a également perdu le contrôle de sa filiale Somaïr, a engagé des procédures d’arbitrage international contre l’État nigérien.

Ce bras de fer illustre le tournant stratégique pris par le Niger, qui entend désormais contrôler ses ressources minières sans ingérence extérieure.

Le ministre de la Justice, Alio Daouda, a récemment affirmé que le pays ne signerait plus aucun contrat minier prévoyant un arbitrage hors de son territoire.

Cette position ferme témoigne d’une volonté de rupture avec les schémas économiques hérités de la période post-coloniale.

Le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Mali et du Burkina Faso, semble déterminé à redéfinir ses relations internationales, privilégiant dorénavant la souveraineté nationale sur ses ressources naturelles.

En plus de l’uranium et du cuivre, le pays reste un acteur dans la production d’or et de pétrole en Afrique de l’Ouest, diversification qui pourrait, à terme, réduire sa dépendance vis-à-vis des partenaires traditionnels.

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