Dans un contexte géopolitique tendu, le Mali vient de réaliser une prouesse financière qui défie les pronostics les plus pessimistes comme le montre la somme de 33 milliards.
En effet, ce 10 juillet 2024, le Mali a levé 33 milliards de francs CFA sur le marché des titres publics de l’UMOA, une performance qui suscite l’admiration et l’interrogation des observateurs économiques.
Cette opération, menée avec brio malgré la rupture du Mali avec la CEDEAO et la France, témoigne d’une résilience économique inattendue.
Le pays a émis simultanément un Bon assimilable du Trésor de 182 jours et deux Obligations assimilables du Trésor de 3 et 5 ans, attirant une offre globale de souscription de 42,93 milliards de francs CFA, soit un taux de couverture impressionnant de 143,1%.
Le succès de cette levée de fonds ne se limite pas à son ampleur. La diversité géographique des investisseurs est tout aussi remarquable.
Outre le Mali lui-même, qui a contribué à hauteur de 22,8 milliards de francs CFA, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Burkina Faso ont également participé.
Cela démontre une confiance régionale persistante malgré les tensions diplomatiques entre la CEDEAO et les pays de l’AES.
Les conditions de cette émission sont également révélatrices. Avec des taux de rendement allant de 8,25% à 9,54% selon les maturités, le Mali a su attirer les investisseurs tout en maintenant des coûts d’emprunt raisonnables dans le contexte actuel.
Cette performance financière soulève des questions sur la réalité de l’isolation économique du Mali.
Elle suggère que les liens économiques régionaux peuvent parfois transcender les différends politiques, offrant des perspectives inattendues pour l’avenir économique du pays.