253 000 milliards pour 73 500 km de chemin de fer ; voilà les chiffres clés derrière la transformation infrastructurelle que va connaître l’Afrique subsaharienne.
Le continent s’apprête en effet à accueillir le lancement d’un projet ambitieux de corridor ferroviaire.
Ce projet qui s’avère être titanesque compte tenu de la somme à investir (on parle de 400 milliards de dollars (environ 253 000 milliards de francs CFA) prévoit la construction d’un réseau de 73 500 kilomètres de chemin de fer interconnectant 40 pays d’Afrique subsaharienne.
Présenté comme un « pipeline virtuel », ce réseau ferroviaire révolutionnaire vise à faciliter l’acheminement du gaz naturel vers des régions actuellement dépourvues d’infrastructures énergétiques modernes.
Il s’agit donc d’une initiative importante. Et pour cause, seuls 91% des besoins domestiques en énergie en Afrique subsaharienne sont encore couverts par le bois de chauffage, avec les conséquences environnementales et sanitaires que cela implique.
Le projet s’inscrit d’ailleurs pleinement dans la vision stratégique de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui ambitionne de doter le continent d’un réseau ferroviaire à grande vitesse intégré.
Au-delà de sa dimension énergétique, cette infrastructure devrait jouer un rôle déterminant dans le désenclavement des zones rurales et l’accélération de l’intégration économique régionale.
La mise en œuvre de ce corridor est portée par un partenariat entre Insight Dynamic Resources Ltd, entreprise spécialisée dans les projets énergétiques d’envergure, et ALG Global Infrastructure Advisors, cabinet reconnu pour son expertise dans la structuration de projets d’infrastructures stratégiques.
Les deux entités ont récemment formalisé leur collaboration par la signature d’un protocole d’accord comprenant une feuille de route détaillée pour la réalisation de ce chantier colossal.
L’innovation technologique figure au cœur du projet avec le déploiement prévu de locomotives électriques à batterie, garantissant un transport de marchandises à zéro émission nette.
Les retombées économiques anticipées sont considérables. Selon les promoteurs du projet, cette infrastructure pourrait générer jusqu’à 29 000 milliards de dollars d’impact sur le PIB cumulé du continent.
Le corridor est également conçu pour catalyser la transformation des chaînes de valeur régionales, particulièrement dans les secteurs agro-industriel et minier, tout en créant des milliers d’emplois directs et indirects.
Pour concrétiser cette vision, un sommet de haut niveau réunissant chefs d’État africains, bailleurs de fonds internationaux et investisseurs privés est programmé en juillet 2025 à Addis-Abeba.
Cette rencontre stratégique devrait permettre de finaliser les modalités de financement et de mise en œuvre de ce projet qui bénéficie déjà du soutien de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Reste à voir comment ce réseau ferroviaire de 73 500 kilomètres, dont le coût atteint 253 000 milliards de francs CFA, parviendra à surmonter les défis techniques, financiers et politiques inhérents à sa réalisation.