L’Afrique paie un lourd tribut à une image souvent déformée par les médias internationaux : des pertes de 2525 milliards par an.
C’est ce que relève un récent rapport, publié conjointement par l’ONG Africa No Filter et le cabinet Africa Practice.
Celui-ci met en effet en lumière les conséquences économiques désastreuses de cette représentation biaisée.
Selon l’étude, le continent pourrait perdre jusqu’à 4,2 milliards de dollars (soit 2525 milliards de francs CFA) par an en raison de stéréotypes véhiculés par les médias occidentaux.
Pour arriver à cette conclusion, le rapport, intitulé « The cost of media stereotypes to Africa », s’appuie sur une analyse approfondie de la couverture médiatique des élections dans quatre pays africains – le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte – comparée à celle d’événements similaires dans des pays non africains présentant des profils de risque équivalents.
Les résultats sont sans appel : les récits négatifs dominent largement le discours autour des élections africaines.
C’est ainsi le cas avec 88% d’articles négatifs pour le Kenya contre seulement 48% pour la Malaisie.
Cette image négative a des répercussions directes sur la perception du risque souverain par les investisseurs.
Le rapport établit un lien clair entre la couverture médiatique défavorable et l’augmentation des coûts d’emprunt pour les pays africains.
Cette « prime de préjudice » se traduit par des taux d’intérêt plus élevés sur la dette souveraine, grevant lourdement les budgets des États africains.
Les chercheurs estiment que si l’on extrapolait les résultats obtenus pour les quatre pays étudiés à l’ensemble du continent, l’Afrique subirait des pertes allant jusqu’à 4,2 milliards de dollars par an, soit environ, 2525 milliards de francs CFA.
Cette somme considérable pourrait financer l’éducation de plus de 12 millions d’enfants ou assurer l’accès à l’eau potable pour les deux tiers de la population nigériane.