Le Nigeria, de Bola Tinubu, vient de franchir un cap avec des réserves de change dépassant les 40 milliards de dollars (25177 milliards de francs CFA) pour son redressement économique.
Cette performance a été révélée par Olayemi Cardoso lors de la conférence sur les économies de marchés émergents à Riyad.
Elle est de taille puisqu’elle représente le niveau le plus élevé atteint par le pays depuis près de trois ans.
Il faut savoir que cette consolidation vient d’ailleurs placer le Nigeria loin devant les pays de la CEMAC.
Et pour cause, les réserves combinées de ces dernières atteignent à peine 11 milliards de dollars.
Comment les réserves de change du Nigeria ont atteint 25177 milliards ?
Ces réserves résultent d’une série de réformes structurelles mises en œuvre par la Banque centrale nigériane (CBN).
Ainsi, l’introduction d’un système de rapprochement électronique, couplée à l’adoption d’un code d’éthique des changes par l’ensemble du secteur bancaire, a contribué à restaurer la transparence et la confiance dans le marché des changes.
Pour une nation dont l’économie reste tributaire des fluctuations du marché pétrolier, ce renforcement des réserves constitue un bouclier essentiel.
Ces fonds, composés principalement de devises internationales, de droits de tirage spéciaux du FMI et de stock d’or, représentent bien plus qu’un simple indicateur de santé économique.
Ils offrent au Nigeria une marge de manœuvre cruciale pour stabiliser sa monnaie, garantir ses importations et honorer ses engagements internationaux.
Toutefois, ce succès ne doit pas occulter les défis structurels auxquels le pays reste confronté.
La persistance de la fuite des capitaux, la complexité des régimes de change et une inflation galopante continuent de miner la confiance des investisseurs.
La dépréciation du naira et les retards dans les transactions de change témoignent des obstacles qui persistent sur la voie du redressement économique.
Cette amélioration des réserves intervient donc comme un signal encourageant, mais elle ne représente qu’une étape dans le long processus de stabilisation économique du géant ouest-africain.
Le véritable défi réside désormais dans la capacité des autorités à maintenir cette dynamique positive tout en s’attaquant aux faiblesses structurelles de l’économie.