La République démocratique du Congo (RDC) confirme sa position dominante sur le marché mondial du coltan avec des chiffres d’exportation record pour les neuf premiers mois de 2024.
En effet, selon les dernières statistiques publiées par le ministère des Mines congolais, la RDC a exporté 2485 tonnes de coltan entre janvier et septembre 2024.
Ce faisant, la production de 2024 dépasse largement le volume total de 1918 tonnes exporté sur l’ensemble de l’année 2023.
Il est clair que ce chiffre établit déjà un nouveau record historique, surpassant le précédent pic de 2466 tonnes enregistré en 2020, et ce, sans même comptabiliser le dernier trimestre 2024.
Paradoxalement, cette performance à l’exportation contraste fortement avec les données de production nationale.
Avec seulement 872 tonnes produites sur la même période, la RDC affiche son plus faible niveau de production depuis 2013.
Cette disparité entre production et exportation n’est pas nouvelle, comme en témoignent les statistiques des années précédentes, mais son ampleur actuelle soulève des interrogations.
L’explication de ce phénomène pourrait se trouver dans la situation sécuritaire précaire de la région de Rubaya, l’un des principaux sites d’extraction de coltan du pays.
Selon un rapport récent des experts des Nations Unies, cette zone est actuellement sous le contrôle du groupe rebelle M23 et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC).
Les experts onusiens révèlent que la production mensuelle à Rubaya atteindrait environ 150 tonnes, soit bien plus que les 10,7 tonnes officiellement enregistrées dans la division minière du Nord-Kivu entre mai et septembre 2024.
Il faut savoir que cette situation s’inscrit aussi dans un contexte régional plus large où le Rwanda, pays frontalier, jouerait un rôle controversé.
Premier exportateur mondial de coltan en 2023, le Rwanda est régulièrement pointé du doigt dans des rapports internationaux pour son implication présumée dans la contrebande des minerais congolais.
Le silence de Kigali sur ses statistiques d’exportation pour l’année 2024 ne fait qu’alimenter les suspicions.