Le partenariat entre les États-Unis et le Maroc ne date pas d’aujourd’hui, ni du siècle dernier. Et pour cause, le royaume est le plus vieil ami de l’Oncle Sam sur le continent. On parle en effet de 247 ans d’entraide. Rien que ça.
Il faut savoir que cette amitié remonte à 1777, soit deux siècles et demi d’échanges continus entre les deux nations.
Une longue histoire derrière le partenariat entre le Maroc et les États-Unis
L’histoire de cette relation unique débute en décembre 1777. Le sultan Mohammed III du Maroc annonce alors que les navires battant pavillon américain peuvent entrer librement dans les ports marocains.
C’est une décision que le dirigeant du royaume avait prise alors que la guerre d’indépendance américaine contre la Grande-Bretagne battait son plein. Cette position va permettre aux deux pays de se rapprocher et de développer une relation d’amitié profonde.
Si l’histoire sonne comme la plus grande amitié au monde, il faut savoir que les débuts n’étaient en rien faciles. Les difficultés sont en effet apparues à plusieurs reprises.
Les Américains ont entre autres tardé à développer des échanges commerciaux avec le Maroc malgré l’intérêt manifeste du sultan.
Le Second Congrès continental exprime bien son désir de paix et d’amitié avec le Maroc en 1780, mais les négociations commerciales officielles traînent en longueur.
C’est dans ce contexte qu’un incident diplomatique va finir par arriver entre les deux pays en octobre 1784.
Des corsaires marocains capturent un navire marchand américain pour forcer l’ouverture de négociations. Cette action directe déclenche finalement des pourparlers sérieux entre les deux pays. Les discussions aboutissent à la signature du Traité de paix et d’amitié le 23 juin 1786.
Et c’est ce traité qui va établir les bases légales de la plus longue relation bilatérale officielle des États-Unis.
Le document garantit en effet la liberté de navigation pour les navires américains dans les eaux marocaines et établit les règles du commerce entre les deux nations.
La générosité du Maroc ne va pas s’arrêter là. Elle va aussi se manifester à travers d’autres actes.
Le royaume va en effet offrir aux États-Unis l’un des plus beaux bâtiments de Tanger pour abriter leur représentation diplomatique : une légation.
Et cette légation américaine fonctionne pendant 140 ans, des années 1820 aux années 1960. Elle constitue aujourd’hui le seul site historique national américain situé en dehors du territoire des États-Unis.
Transformée en musée, l’ancienne légation de Tanger est aujourd’hui la preuve de la permanence des liens entre les deux pays.
La Seconde Guerre mondiale, loin d’éloigner les deux pays, va encore plus les rapprocher.
Une grosse partie des forces armées des États-Unis, stationnées au Maroc, va participer à la lutte contre l’invasion nazie en Afrique du Nord.
Maintenant, cette amitié apparait non pas dans un seul domaine, mais dans plusieurs secteurs d’activités.
Et sur le plan économique, les échanges entre les deux nations atteignent plus de 7 milliards de dollars en 2024.
Les entreprises américaines comptent parmi les cinq principaux investisseurs étrangers au Maroc.
Au final, on ne peut dire qu’une chose : le Maroc a réussi à conserver et à solidifier un partenariat solide avec les États-Unis.