2000 milliards de dollars de dette publique : l’Afrique va tout payer en…

Afrique dette publique

Crédit Photo : Collage L-Frii

L’Afrique fait face à un défi financier colossal avec une dette publique qui a atteint le montant record de 2 trillions de dollars (soit près de 2000 milliards de dollars) en 2024.

Pour répondre à cette crise majeure, l’Union africaine (UA) a inauguré ce lundi 12 mai 2025 à Lomé sa première Conférence sur la Dette. Au cours de celle-ci, une solution a été présentée : une transformation profonde du modèle financier continental.

Il faut savoir que le ratio dette-PIB du continent a bondi de 44,4% en 2015 à 66,7% aujourd’hui, plaçant plus de 20 pays africains au bord de la faillite financière.

Cette situation a d’ailleurs contraint de nombreux États à des arbitrages douloureux entre le remboursement de leurs dettes et les investissements essentiels dans des secteurs vitaux comme la santé, l’éducation et les infrastructures.

Des approches de solutions pour la dette publique de l’Afrique

Lors de son intervention à cette conférence historique, M. Claver Gatete, Sous-Secrétaire général des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, a présenté une stratégie pour sortir le continent de l’impasse.

« Il ne s’agit plus d’emprunter pour consommer, mais d’investir pour transformer », a-t-il déclaré, proposant un changement radical de politique dans la gestion des finances publiques africaines.

La nouvelle approche préconisée par l’Union africaine s’articule autour de plusieurs axes.

Le premier consiste à réorienter les financements vers des secteurs productifs capables de générer des retours sur investissement durables.

L’énergie, les infrastructures et l’industrie figurent parmi les domaines prioritaires identifiés pour stimuler une croissance économique endogène et réduire la dépendance aux financements extérieurs.

La transparence et la responsabilité constituent le deuxième pilier de cette transformation financière. Les pays africains sont appelés à développer des stratégies nationales exhaustives de gestion de la dette, intégrant l’ensemble des passifs, y compris ceux des entreprises publiques souvent négligés dans les comptabilités nationales.

Une réforme profonde de l’architecture financière mondiale figure également au programme. L’UA plaide pour une transformation du Cadre commun du G20 et la création d’une Agence africaine de notation crédible qui permettrait d’évaluer plus justement les risques associés aux économies du continent.

L’innovation financière représente un autre levier majeur. Les obligations vertes et bleues, ainsi que les mécanismes d’échange dette-climat, offrent des perspectives novatrices pour alléger le fardeau financier tout en répondant aux défis environnementaux.

Parallèlement, le renforcement de la mobilisation des ressources domestiques apparaît comme une nécessité, impliquant l’élargissement de l’assiette fiscale et l’intensification de la lutte contre les flux financiers illicites qui privent chaque année le continent de ressources considérables.

Dans ce contexte de transformation, la Zone de libre-échange continental africaine (ZLECAf) constitue un espoir structurel majeur.

En créant un marché unique de 1,5 milliard de personnes, elle pourrait stimuler les échanges intra-africains et réduire la vulnérabilité du continent aux chocs extérieurs.

Malgré l’ampleur du défi que représente la dette publique de l’Afrique, les responsables du continent demeurent optimistes. Le continent dispose d’atouts considérables pour surmonter cette crise : 30% des minéraux critiques mondiaux, 60% des terres arables non exploitées et la population la plus jeune de la planète. Ces ressources, combinées à une stratégie financière renouvelée, pourraient transformer les défis actuels en opportunités de développement durable.

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