Alors que le 17e sommet des BRICS se déroule à Rio de Janeiro, le président des États-Unis, Donald Trump vient de lancer une pierre dans la marre.
Trump a en effet annoncé ce dimanche 7 juillet 2025 l’application de droits de douane supplémentaires de 10% contre tout pays qui s’aligne sur les politiques des BRICS. Timing délicat : la menace intervient alors que le groupe de dix pays émergents exprime ses « sérieuses préoccupations » face aux mesures commerciales américaines.
Le président américain a publié cette déclaration sur Truth Social sans fournir plus de détails. « Tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des BRICS se verra appliquer un droit de douane SUPPLÉMENTAIRE de 10%. Il n’y aura pas d’exception à cette politique », a-t-il écrit.
Cette annonce coïncide avec l’échéance du 1er août pour l’entrée en vigueur des vastes droits de douane américains.
Le ministre du Trésor Scott Bessent a confirmé que ces taxes, pouvant atteindre 50%, s’appliqueront faute d’accords commerciaux avec Washington.
L’administration Trump avait initialement fixé le 9 juillet comme date limite. Cependant, le président a reporté cette échéance au 1er août pour laisser plus de temps aux négociations. À ce jour, seuls deux accords ont été conclus avec le Royaume-Uni et le Vietnam.
Les BRICS regroupent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Récemment, l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont rejoint ce bloc économique. Ces pays représentent environ 40% de la population mondiale et 25% du PIB global.
Scott Bessent a expliqué que l’administration américaine enverra une centaine de lettres aux partenaires commerciaux. Ces courriers concerneront principalement « 18 importantes relations commerciales qui représentent 95% du déficit commercial » américain. Les premières lettres seront envoyées lundi à 16H00 GMT.
La stratégie américaine consiste à « appliquer un maximum de pression » selon le ministre du Trésor. Il cite l’exemple de l’Union européenne qui a réagi rapidement aux menaces de Trump. « Dans les heures qui ont suivi, cinq dirigeants européens l’ont appelé et Ursula von der Leyen était au téléphone », a-t-il déclaré.
Les réactions internationales se multiplient face à cette escalade commerciale. Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba affirme qu’il ne « transigera pas facilement » dans les négociations. Le ministre français de l’Économie Eric Lombard espérait un accord ce weekend, prévenant que l’UE devrait répondre avec « plus de vigueur » sinon.
Les droits de douane représentent des taxes imposées sur les produits importés. Ces mesures visent généralement à protéger les industries nationales mais peuvent déclencher des guerres commerciales. Les experts économiques craignent un impact négatif sur l’économie américaine et le commerce mondial.
Kevin Hassett, conseiller économique de la Maison Blanche, reste optimiste sur les négociations. Il évoque des « bonnes choses » concernant les discussions avec l’Europe et l’Inde. Plusieurs accords de « dernière minute » pourraient être conclus avant l’échéance.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Trump utilise les droits de douane comme arme politique. Ces taxes pourraient varier de 10% à 20% pour certains pays, et atteindre 60% à 70% pour d’autres, notamment la Chine.
Les marchés financiers surveillent attentivement ces développements. Les investisseurs s’inquiètent des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et l’inflation. Scott Bessent minimise ces craintes en distinguant « l’inflation et les ajustements ponctuels des prix ».