L’Alliance des États du Sahel (AES) pourrait tirer profit d’une initiative majeure portée par l’Union Africaine.
En effet, le projet de la Grande Muraille Verte de l’Union Africaine, qui suscite un intérêt croissant des investisseurs internationaux, ouvre de nouvelles perspectives économiques et environnementales pour les pays du Sahel dont font aussi parti les membres de l’AES (le Burkina Faso, le Mali et le Niger).
Selon les dernières analyses du Forum économique mondial (WEF), le potentiel de génération de crédits carbone dans la région sahélienne pourrait atteindre 28 milliards de dollars (soit 17 400 milliards de francs CFA).
Cette importante somme représente une opportunité sans précédent pour les pays membres de l’AES, confrontés à des défis sécuritaires et économiques majeurs depuis leur retrait de la CEDEAO en janvier 2024.
La valorisation des terres dégradées à travers le marché du carbone constitue un levier stratégique pour ces nations en quête de souveraineté économique.
Les experts estiment que la région pourrait séquestrer jusqu’à 1,8 milliard de tonnes de CO2, une capacité qui prend tout son sens alors que les prix des crédits carbone pourraient atteindre 146 dollars la tonne d’ici 2030, selon BloombergNEF.
Pour les États de l’AES, qui ambitionnent de créer leur propre union monétaire, ces perspectives de revenus s’inscrivent parfaitement dans leur stratégie d’autonomisation.
Le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire au Niger, n’a-t-il pas récemment évoqué la création d’une monnaie commune basée sur les ressources naturelles de la confédération ?
Les défis restent néanmoins considérables.