Une véritable fièvre de l’or rouge semble s’emparer du Cameroun comme le montrent les énormes quantités d’huile de palme exportées.
En effet, selon les derniers chiffres relayés par nos confrères de l’Agence Ecofin, les exportations d’huile de palme du pays ont tout simplement été multipliées par trois en 2023, atteignant les 1687 tonnes.
Une envolée spectaculaire pour ce secteur jusque-là en sommeil, qui affiche désormais 2,2 milliards de francs CFA de recettes.
Un bond de géant qui souligne les formidables opportunités de cette filière. Le Cameroun dispose pourtant de solides atouts à faire valoir, avec ses vastes étendues de terres arables et un climat idoine.
Mais jusqu’ici, le potentiel restait largement sous-exploité face à une demande intérieure galopante.
Car les besoins des industriels locaux pour leurs activités de transformation sont insatiables. Chaque année, ce sont pas moins de 160 000 tonnes d’huile rouge qui doivent être importées pour combler le déficit.
Il s’agit là d’un appel d’air phénoménal, que le gouvernement tente de résorber à coups d’autorisations massives d’importations à taux préférentiels.
Le dernier rempart en date demeure un plan de relance musclé de 21,7 milliards, censé doper la production locale sur la période 2024-2026.
Son objectif prioritaire se retrouve dans le soutien de la montée en puissance des mastodontes agro-industriels comme la CDC, Socapalm ou Pamol pour augmenter leurs rendements.
Un effort d’envergure pour amorcer la pompe d’une filière jugée stratégique. Mais certains doutent déjà de la capacité réelle à juguler les importations.
D’autres soupçonnent carrément une partie de la production d’être écoulée dans l’ombre.
Qu’importe, l’essentiel est que la dynamique semble enfin enclenchée pour arracher au Cameroun son indépendance oléagineuse ! Reste à transformer cet élan en un flux pérenne de liquidités aurifères. Un défi de taille pour ce nouveau grenier à huile en quête de grandeur.
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