15 000 milliards envolés : Washington et Londres attaquent la plus grosse source de financement du Kremlin

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Les cours du pétrole ont bondi ce vendredi 10 janvier 2024, poussés par l’annonce de nouvelles sanctions prises par Washington et Londres à l’encontre d’acteurs majeurs du secteur pétrolier russe.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a gagné 3,69% à 79,76 dollars. Plus tôt dans la journée, il avait dépassé les 80 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, a augmenté de 3,58% à 76,57 dollars.

Les gouvernements américain et britannique ont annoncé ce vendredi de nouvelles sanctions coordonnées contre le secteur énergétique russe, notamment contre Gazprom Neft, afin de saper « la plus grande source de financement du Kremlin » au service de l’effort de guerre en Ukraine.

A quelques jours de l’investiture le 20 janvier du président américain élu Donald Trump, le département du Trésor a détaillé une série de sanctions visant, entre autres, deux des principales sociétés russes du secteur, Gazprom Neft et Sourgoutneftegaz.

Londres a aussi sanctionné ces deux entreprises, « qui produisent à elles seules plus d’un million de barils de pétrole par jour, soit une valeur d’environ 23 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) par an aux prix actuels ».

Washington a par ailleurs annoncé vendredi des sanctions contre près de 200 pétroliers et méthaniers opérant depuis la Russie et présentés comme faisant partie de la « flotte fantôme » de Moscou.

« Cela se produit en même temps que les ports chinois qui refusent de charger les pétroliers du marché gris, c’est-à-dire les navires susceptibles de transporter du pétrole sanctionné par les États-Unis », commente Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

« Ces deux actions retirent du pétrole du marché ou limitent la capacité du pétrole à atteindre le marché, réduisant ainsi l’offre », soutient l’analyste.

Le cours du pétrole est également soutenu par un temps très froid aux États-Unis, « ce qui peut amener un certain nombre d’endroits à passer à la combustion d’huile », ajoute M. Lipow.

Le marché a aussi assisté cette semaine à la « septième baisse hebdomadaire consécutive des stocks de pétrole brut aux États-Unis », commente John Plassard, analyste chez Mirabaud, ce qui tend à faire grimper les prix sur le marché.

Ces dernières semaines, les prix de l’or noir sont fortement remontés, et selon Bjarne Schieldrop de SEB, « la force actuelle du pétrole n’est peut-être pas qu’un simple feu de paille et pourrait durer ».

Avec AFP