Face au gel temporaire de l’aide américaine décrété par l’administration Trump, le Nigeria, géant démographique africain, vient de prendre les devants pour assurer la continuité de ses programmes sanitaires essentiels.
En effet, le Sénat nigérian a approuvé une provision de 200 millions de dollars (environ 125 milliards de francs CFA) dans le budget 2025.
Cette dernière a pour but de pallier cette interruption soudaine qui menaçait les initiatives de lutte contre le paludisme, le VIH et les campagnes de vaccination.
Notons que la décision stratégique, rapportée par Reuters le 13 février 2025, montre la détermination d’Abuja à maintenir ses engagements en matière de santé publique malgré les aléas géopolitiques.
Le Nigeria décidé à survivre sans l’aide américaine
Il faut savoir que le Nigeria figure parmi les principaux bénéficiaires de l’assistance américaine en Afrique.
Le pays avait déjà procédé en début de mois à une révision à la hausse de 11% de son budget annuel, le portant à 36,4 milliards de dollars.
L’enjeu est de taille : selon les déclarations de l’ambassadeur américain au Nigeria, relayées par Sika Finance, Washington avait investi plus de 600 millions de dollars dans l’aide sanitaire au pays en 2023.
Ces fonds ne se limitaient pas au seul secteur de la santé, mais finançaient également des programmes humanitaires cruciaux dans le Nord-Est, région déstabilisée par l’insurrection de groupes extrémistes ayant provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Cette suspension pour 90 jours décidée par les États-Unis concerne l’USAID, agence qui gère un budget global de 42,8 milliards de dollars et déploie des programmes sanitaires et d’urgence dans environ 120 pays.
Pour le Nigeria, l’impact potentiel de cette mesure aurait pu être particulièrement sévère, compromettant des années de progrès dans la lutte contre les grandes endémies et la couverture vaccinale.