1077 milliards ; le Mali se rapproche de la Banque Mondiale après sa rupture avec la France et la CEDEAO

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Crédits photo : Collage L-Frii Media (Logo officiel de la banque mondiale)

Après la rupture avec la France et la CEDEAO, loin d’être isolé, le Mali vient de recevoir le soutien renforcé de la Banque mondiale.

Concrètement, le directeur général du Groupe de la Banque mondiale, Wencai Zhang, s’est entretenu ce jeudi 17 avril 2025 à Bamako avec le Premier ministre malien, le général de division Abdoulaye Maïga.

C’est au terme de cette rencontre que le renforcement des liens entre le pays du Sahel et l’institution financière s’est opéré.

Il a été discuté, durant cet échange, plusieurs questions importantes. C’est ainsi que le renforcement d’une coopération économique jugée essentielle pour un Mali en quête de stabilité et de développement a été mis sur la table.

« Nous comptons sur la Banque mondiale pour nous accompagner dans la réalisation de nos priorités nationales », a d’ailleurs déclaré sans ambages le Premier ministre malien. Ce faisant, il a sollicité la reprise de l’Appui budgétaire général (ABG) pour combler le déficit des finances publiques.

Il convient de préciser que cette demande, loin d’être anodine, intervient dans un contexte particulier pour le pays.

Et pour cause, le Mali sous régime militaire depuis un moment, a progressivement tourné le dos à la France et à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le message des autorités maliennes est donc clair : la souveraineté n’est pas négociable, mais la porte reste ouverte aux partenaires respectueux des choix stratégiques du pays.

Le général Maïga a d’ailleurs rappelé les « trois principes fondamentaux » édictés par le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta : « Toute coopération doit respecter la souveraineté du Mali, les choix stratégiques et de partenaires opérés par notre pays, ainsi que la défense des intérêts vitaux de nos populations. » Une doctrine qui définit désormais la politique étrangère malienne.

De son côté, Wencai Zhang a exprimé l’engagement de l’institution financière à soutenir la « Vision Mali Kura Ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 » ainsi que la Stratégie nationale pour l’émergence et le développement durable (SNEDD) 2024-2033.

« Nous saluons la qualité de notre collaboration avec le Mali », a-t-il affirmé, proposant un accompagnement technico-politique pour appuyer les efforts du gouvernement de transition.

Le portefeuille actif de la Banque mondiale au Mali témoigne de cette relation privilégiée : dix-neuf projets, dont onze à caractère national et huit à dimension régionale, pour un montant total de 1 796 millions de dollars US, soit environ 1 077,6 milliards de FCFA, au 31 mars 2025. Un soutien financier considérable qui intervient alors que d’autres bailleurs traditionnels ont revu leur position vis-à-vis du pays.

La reprogrammation du projet de réhabilitation de la route Sévaré-Gao figure également parmi les priorités évoquées, avec une particularité notable : ce chantier sera conduit par le Génie militaire dès que les conditions sécuritaires le permettront. Une illustration supplémentaire de la volonté d’autonomisation qui anime les autorités maliennes.

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