Face aux assauts répétés de la sécheresse, le Maroc n’a d’autre choix que de se tourner massivement vers les importations céréalières en 2024 comme le montre les 10 millions de tonnes dont il sera question.
En effet, ce sont bien 10 millions de tonnes, soit plus d’un million de tonnes supplémentaires par rapport à l’an dernier, qui seront nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire du Royaume.
Un niveau inédit de dépendance extérieure pour ce pays d’Afrique du Nord, sévèrement touché par les affres du réchauffement climatique. Après 6 années de déficit pluviométrique, le spectre d’une campagne agricole catastrophique plane à nouveau en 2024.
Seuls 2,5 millions d’hectares devraient être emblavés cette année selon la Banque centrale, soit près d’un million d’hectares de moins que d’ordinaire. Un effondrement des surfaces cultivées qui devrait fortement grever les rendements céréaliers.
Les récoltes de blé dur, blé tendre, orge et maïs ne dépasseraient pas les 2,5 millions de tonnes au total. Un niveau historiquement bas, suffisant pour convaincre les autorités d’ouvrir grand les vannes des importations.
Si la note s’annonce salée avec plus de 10 millions de tonnes à acheter sur les marchés mondiaux, le Maroc pourra compter sur des cours internationaux relativement bas cette année. La surabondance de l’offre en Russie et Amérique du Sud devrait en effet tirer les prix à la baisse.
De quoi atténuer l’ardoise, même si l’an passé l’addition des seules importations de blé s’est déjà élevée à 1,9 milliard de dollars, soit 19,3 milliards de dirhams selon l’Office des Changes.
Reste que l’appétit céréalier colossal du Maroc témoigne d’une vulnérabilité chronique pour ce pays en mal de souveraineté alimentaire face au stress hydrique persistant.
Un défi de taille pour le Royaume qui, malgré les plans de relance agricole, peine à redresser ses filières céréalières exsangues.
L’importation massive demeure à ce jour l’unique planche de salut pour nourrir la population sans famines ni pénuries en 2024.
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