04 Camerounais condamnés pour avoir vendu de faux objets d’art africain pour 450 millions

ministre zambien

Crédit Photo : Droits Humains

Le tribunal correctionnel de Bobigny, qui jugeait un présumé système d’escroquerie aux objets d’art africain en France, a condamné ce mercredi 10 septembre 2025 quatre prévenus camerounais à des peines de prison avec sursis, allant de huit à trente mois.

Des marchands d’art et rabatteurs étaient initialement soupçonnés d’avoir trompé cinq particuliers pour qu’ils acquièrent à prix d’or des objets faussement anciens et sans grande valeur. Le préjudice total était évalué à plus de 700.000 euros (458 millions de FCFA).

Le tribunal a bien constaté qu’« un schéma global caractérisant une escroquerie » avait été « esquissé ». Mais il « n’a pu établir avec certitude » quelle personne, parmi les dix prévenus, avait eu « un rôle déterminant » pour sa mise en place, a expliqué une juge.

La circonstance aggravante d’escroquerie « en bande organisée » n’a été retenue pour aucun des prévenus.

La sanction la plus lourde – 30 mois de prison avec sursis, 60.000 euros d’amende – est infligée à un Camerounais reconnu coupable de travail dissimulé et blanchiment. Il lui est interdit d’exercer une activité commerciale pendant deux ans et de gérer une société pendant cinq ans.

Une victime de 90 ans – décédée avant le procès – avait versé 257.000 euros en 18 mois, remettant des chèques sans ordre à l’un des prévenus qu’il présentait comme « son seul ami ». Ce multimillionnaire était « particulièrement vulnérable du fait d’une déficience psychique », avait rapporté une juge.

Mais l’infraction d’abus de faiblesse n’a « pas été établie« . Le tribunal a souligné que le nonagénaire possédait trois millions d’euros et que la dépense de 257.000 euros rapportée au montant de sa fortune n’avait pas constitué un acte « gravement préjudiciable ».

A l’audience en juin, un marchand d’art africain de 55 ans avait expliqué qu’il importait du Cameroun et du Nigeria « des statues et masques, de l’artisanat et de l’ancien » parfois par centaines de kilos, puis tentait de les revendre au meilleur prix à des personnes abordées « à la sortie des galeries parisiennes, dans les musées et les brocantes ».

« Quand le client est intéressé, je lui certifie verbalement que l’objet est ancien », avait-il plaidé, car « pour vendre un objet, tu ne peux pas dire que c’est une copie ou qu’il ne vaut pas la peine, tu ne vas jamais vendre ». Finalement reconnu coupable de travail dissimulé, il a été condamné à 120 jours amende à 15 euros.

Trois autres hommes ont été condamnés à huit mois de prison avec sursis, dont deux spécifiquement pour escroquerie.

Le tribunal a infligé 12 mois de prison avec sursis à une femme reconnue coupable de blanchiment aggravé, lui confisquant une maison d’une valeur de 148.000 euros.

Avec AFP

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